06 mai 2024, Néphyla est au ponton 17, Marina Bas du Fort, Pointe à Pitre, Guadeloupe.
Il ne faut pas se mentir. Nous sommes, Florence et moi-même, plus des voyageurs intellos, à moitié écolos, que des marins au long cours. Mais quand même, quand on regarde les mers sur lesquelles on a vogué, ce n’est déjà pas si mal. Après un an, prenons le crayon pour noter nos coups de cœurs, nos surprises, nos déceptions, nos a priori confirmés ou démentis. Contrairement à d’habitude, au lieu d’éclairer le texte par les photos de Florence, on commence par choisir des photos et on brode une explication.
Le diaporama commence par la première photo du voyage, c’est un cliché de nous qu’à pris Jean-Claude sur Néphyla avec nos tee-shirts, juste avant le départ. JC m’a donné ce jour là un couteau aux mille fonctions, il a servi presque tous les jours. Merci mon Capitaine.
Premier coup de cœur, pendant notre première traversée, celle du Golfe de Gascogne, les dauphins. Les cétacés nous accompagnent par trois. No comment !
Resto à Gijon (Espagne), cadeau pour mes 60 ans, offert par ma bande de copains, voisins, amis, famille. Florence en profite bien elle aussi, elle qui rêvait de manger du riz à l’espagnol, elle a même demandé à l’office du tourisme où l’on pouvait manger de la paëlla… Les gros yeux du guide local : la spécialité est l’Arroz con Bugre et le cidre versé au dessus de l’épaule !! Miam miam miam, glou, glou, glou.
La rencontre avec Alphons et Hilde, au menu, langue allemande, franche rigolade, discussion de couple, poisson grillé, cidre. Un mélange où Florence se retrouve chez elle, germano-hispanique par ses parents, née à Paris… bonjour le mélange.
La Corogne, port de centre ville, nommée la ville de cristal, petites rues piétonnes, églises romanes, phare antique, Florence pourrait y vivre.
De là, nous partons passer le mythique Cap Finistère, austère et impressionnant, siège de tant d’histoires de naufrages. Ca, c’est fait.
Muros et sa Ria nous séduisent par la douceur de vivre, le centre ville typique, j’ai même demandé à un agent immobilier combien y coûtait une maison…
Ah, le Portugal, ses sardines, la plus grande vague surfée du monde à Nazaré, les azuléjos partout, le Porto, Cintra et Lisbonne, le Pape, etc. Ce qu’on retiendra là-dedans : La plus grande cuite de notre vie avec nos nouveaux amis Sandra et Jean-Michel que l’on ne quittera plus. Photo non disponible, et pour cause… Alors on vous montre deux dessins pour le prix d’une photo.
Porto Santo, 15 jours de mouillage où nous rencontrerons toute la fine fleur des voyageurs à voile. Nous laissons une trace de notre passage indélébile sur le mur du port comme le veut la tradition.
Madère la verte, inondée de pluie au nord, inondée de soleil au sud et entre les deux, des lévadas faisant le lien. Au fait, mention spéciale à Sandra et Florence qui vont voler d’honnêtes citoyens qui ont eu la légèreté de faire pousser des avocats dans leur jardin. Voleuses !!! Elles ont failli se faire pipi dessus de rire.
Graciosa. Le vent fait rouler les herbes sèches. Une vieille dame ouvre la porte de sa maison qui donne sur le petit port. Nous sommes seuls dans les rues de sable d’un village lunaire à l’ombre d’un petit volcan sur une minuscule île. Il ne manque que la musique d’Ennio Morricone. Bienvenue aux Canaries.
Timonfaya, île de Lanzarote. D’habitude les parcs nationaux ou régionaux montrent la nature végétale et/ou animale. On veut la protéger. Ici, c’est un peu le contraire. Tout est minéral et rien n’a besoin d’être protégé ; les volcans d’ici n’ont besoin de rien, ils viennent de s’endormir. Et s’il se réveille, c’est nous qui avons besoin d’être protégés. Timonfaya est un des plus beau tas de cailloux qu’il nous ait été donné de voir. Sommes-nous encore sur Terre ? Coup de cœur absolu de Florence !!
Le Teide à Ténérife est la troisième plus haute structure volcanique au monde. Sa caldera, son cratère, mesure 15km de diamètre… Nous avons été le visiter trois fois avec Jean-Mi et Sandra. Impressionnant, coloré, superbe, superlativement extraordinaire. On a adoré !!
Hermigua, île de la Goméra. Un collectif de météorologues a conclu que le climat d’Hermigua était le meilleur au monde, concernant la température, l’humidité, les précipitations, la qualité de l’air et de l’eau et ce en toute saison. Florence est impressionnée par les plantations de banane, papaye, avocat, maïs, haricots, tomates, etc. Tout pousse ici, c’est la vallée du bonheur.
Au sud de l’île d’El Hierro, autrefois nommée île de Fer, aux Canaries, le Centre d’Interpretacion del Geoparque a complété toutes les connaissances acquises dans les nombreux musées que nous avons visités. En plus, petite cerise sur le volcan, il est situé tout près d’un nouveau né sous-marin qui a fait des bulles si grosses en 2011 que la population a été évacuée par précaution. Tout doux, Tagoro, tout doux, on passe juste au-dessus de toi avec Néphyla. Les coulées de lave, autour du musée, sont de toute beauté. Finalement, le volcanisme a été la belle surprise de ce voyage pour Pierrot.
Sept jours de mer et voici le Cap-Vert. Juste après notre navigation la plus tranquille, notre nuit la plus agitée. St Sylvestre musicale, alcoolisée, feu-d’artifesque, joyeuse, populaire, africaine, fatigante, épuisante, jusqu’au bout de la nuit et même du matin. Et tout ça en face de la peinture iconique de Césaria Evora, la Diva aux pieds, reine de la Morna, Fado africain. Musique et vapeurs éthyliques ont bercées notre nouvelle année.
19 jours de mer. Des messages du bord, des fichiers météo, des messages du monde, des poissons volants, des gros poissons pour manger, des couchers de soleil, des levers de soleil, des étoiles au firmament, une lune qui s’arrondit puis se croissantise, du vent, des vagues, des petites pannes qui font rire, des grosses pannes qui font froid dans le dos, des paroles d’encouragement, des moments difficiles, de plus en plus de vent, de plus en plus de vagues, des grains, des nuits sans sommeil, ouf, on jette l’ancre. Clic clac fait l’appareil photo.
La Matinik, kréyole, bigarrée, chamarrée, métissée, plus chaude, plus verte, plus humide, plus cocotier, plus de sable blanc et plus de sable noir. Et plus de rhum !! Commence pour nous la conscience des Caraibes, Terre d’esclavage, mais pas que, Terre du nouveau monde, mais pas que.
Ste Lucie, St Vincent, les Grenadines, Béquia, Meyreau, la Dominique. Un chapelet d’îles volcaniques anglophones toutes plus « carte postale » les unes que les autres. Trop difficile pour moi de choisir parmi 500 photos et deux heures de film. Je vais laisser Florence choisir la photo qui représentera les Caraïbes anglaises à l’Eurovision… Oups. Pierrot, tu dis vague.
- And the winner is ?
- Dominica (Applause)
- Featuring « Providence », our guide in the jungle trip in Dominca opening a coconut.
Gwada, notre dernière Karayib. Il y a presque 3 ans, Florence et moi étions au Grand Pavois, sur le stand de Marie-Galante, invitée d’honneur du salon nautique de La Rochelle. Après quelques heures de discussion avec des locaux de là-bas, enfin, d’ici, enfin, vous me comprenez, des créoles d’ici, là-bas à La rochelle… après donc avoir fait connaissance des gens, nous avons gouté aux produits, accras de morue et Ti’Punch. Retour au bateau bringuebalant ! Nous avons ce jour là décidé d’aller juger par nous-mêmes du vrai goût des choses (du rhum) sur place. Nous avons donc traversé l’Atlantique.
- Tout ça pour ça ?
- Ben oui.
- Sauf que la photo choisie est le Memorial Act de Pointe à Pitre, le musée de tous les esclavages.
- Ok, va pour un mur peint, encore une fois (serait-ce une passion chez Florence ?)
- C’est une affiche, pas un mur peint
- Gna gna gna, n’empêche qu’on en a prit plein les yeux, cette année !
P&F
« Il nous faut apprendre à vivre ensemble, comme des frères,
Sinon, nous allons mourir ensemble, comme des imbéciles. »
Martin Luther King
Merci pour ce partage "immersif".
Votre voyage nous fait vibrer et votre aventure illumine vos visages.
Sympa le petit clin d'œil de la première photo et son texte.
Je pense souvent à vous.
Belles nav à vous et à plus tard sur LR.
Bises 😘