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  • Photo du rédacteurFlorence et Pierre

Le monde moderne est né en 1492

Dernière mise à jour : 27 oct. 2023

7-8 Juillet 2023

Le 7 juillet Néphyla est au ponton du Monte Real Club de Yates de Baïona.

Le 8 juillet Néphyla est au ponton du Real Club Nautico de Vigo.

Pour ceux qui auraient manqué les épisodes précédents, les real Clubs, c’est le gratin des marinas. Très propre, très select, très bien organisé, toujours quelqu’un pour venir t’aider. C’est cher mais le service est là. Et ça dure depuis pas mal d’années comme ça. Depuis 500 ans environ, vu que Baïona est connu pour être le port retour de C. Colomb des Amériques, et Colomb, il n’est pas revenu à Baïona par hasard. Vigo est la grande ville du coin, chacun son yacht club, on a testé les deux. Je voulais vous raconter la vie de Colomb mais je viens d’apprendre qu’il n’était même pas espagnol… Ce sera pour dans 2 ou 3 ans, quand on passera à Gènes pour le tour de la Méditerranée. Son bateau est à Baïona.

Je vais vous parler des Amériques. Il y a de belles statues un peu dans tous les bleds, ici, des stèles et autres monuments à la mémoire des marins qui ont découvert les terres lointaines… Les Amériques… Encore un peu d’histoire et remontons au XVème siècle, en 1400 et quelques. L’Europe va sortir du moyen âge mais elle ne le sait pas. Et pourtant dans toutes les capitales, toutes les grandes villes, les nobles commencent à vivre différemment. La cuisine prend de plus en plus d’importance. Non seulement l’agriculture a fait des progrès (sur le dos des mecs qui labourent, qui sarclent, qui plantent, qui…) mais on connait aussi de nouveaux goûts venus d’orient : Les épices tentent les palais des rois (le truc dans la bouche, le palais, pas le palais, le truc dans lequel on habite). Et pas seulement les rois. Il en faut toujours plus, car de nombreuses bouches réclament ces épices. Elles sont tellement chères qu’on peut s’acheter une maison avec un bocal plein de clous de girofle. La faute à qui si c’est si cher ? Elles viennent de loin, ces nouvelles saveurs. Indes, Indonésie, Malacca, direction la mer Rouge en bateau, de là à dos de chameau on remonte la corne de l’Afrique, puis le long du Nil et plouf de nouveau un bateau pour traverser la Méditerranée. Comme les musulmans n’en font qu’à leur tête pour nous laisser passer le canal de Suez et nous font payer un max de droit de douane (ok, le canal n’est pas encore percé, mais le chemin est le même), les musulmans ont finalement le pouvoir sur l’épice (on se croirait dans le film DUNE). Cela ne plait guère à l’Europe Chrétienne.

Arrive un moment où l’Espagne, le Portugal, l’Angleterre, la France, la Hollande… ont à la fois des navires de plus en plus gros, qui peuvent aller de plus en plus loin. Les rois, les nobles et les gens riches des envies d’épices et quelques hommes audacieux des envies de conquêtes. Pour faire court on est en 1492. Le monde moderne va naître cette année là. Christophe Colomb découvre l’Amérique. De grands navigateurs vont eux aussi voguer et découvrir le monde nouveau : Vasco de Gama, Bartolomeu Dias, Americo Vespucci, Magellan, Etc. En 1492, c’est la fin de la présence en Espagne et au Portugal des musulmans. Et comme de bien entendu, on en profite aussi (Isabelle la Catholique) pour mettre dehors les juifs.


Le monde a cette année là, non seulement découvert l’Amérique (à la place de l’Orient), mais aussi le colonialisme (le pouvoir de la culture européenne sur le Monde) et le capitalisme (l’économie tournée vers les élites des grandes villes de notre Europe). Je m’explique :

Les voyages de nos découvreurs célèbres vont partager les mondes inconnus en colonies appartenant à celui qui les découvre ou celui qui gagne une bataille navale pour le prendre à son petit copain. A aucun moment les découvreurs n’imaginent que là où ils vont, les peuples vivant sur les terres qu’ils découvrent aient une quelconque importance.

Ces voyages se font avec l’autorisation d’un roi, la bénédiction d’un pape et le financement de personnes privées qui pensent qu’ils vont y gagner. Par exemple, Magellan est financé par des personnes privées espagnoles quand il part avec ses 5 navires trouver un passage vers l’ouest pour ramener des épices. Le calcul est celui là : Si 4 navires coulent mais un des navires fait le plein d’épices et rentre à bon port, il rembourse la mise de départ, plus un petit bénéfice. Ca se tente. Le capitalisme est né. Les découvertes et le commerce triangulaire vont fonctionner avec ce principe.

Le commerce triangulaire c’est des bateaux qui naviguent entre l’Afrique (esclave) vers l’Amérique (or, sucre, tabac, café, fourrures, etc.) puis vers Europe (tissus, armes, alcools, etc.) et ainsi de suite. Si tout n’arrive pas, l’investissement est quand même rentable. Avec le temps on va ajouter quelques colonies (en Asie, en Océanie, en Amérique du Sud, etc.) et d’autres denrées (bois, cacao, coton, thé, etc.) et bien sûr, encore et toujours les épices !

Le commerce mondial va se développer petit à petit et quand on va découvrir le pétrole, le rythme va s’accélérer et le nombre de produits également mais le principe est le même. On va juste ajouter une majuscule à Capitalisme, par respect pour les quantités d’argent mises en jeu, ne soyons pas mesquins. Ce que les européens appellent « universel » pour justifier de leur bon droit à agir ainsi depuis plus de 500 ans est en fait un impérialisme hérité de l’expansionnisme espagnol et portugais né cet année là.

Voilà ce que les jolies statues de Galice m’ont inspirés ce soir. Plutôt que cet universel, on pourrait imaginer un « pluriversel » où les manières de voir seraient multiples, les communications de niveaux égales et non pas verticales, les savoirs communs et partagés.


Bonne nuit.

P&F

33 vues1 commentaire

1 comentario


Jean Claude Boutet
Jean Claude Boutet
12 jul 2023

Sympas tes post

s.... Je passe de bons moments à te lire.

Pour les lingots dans ta cale, ne le dis pas trop fort et garde m'en un ou deux 😂

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