Des 8-17 (Gijon) aux 17-21 (Cudillero) mai 2023
Néphyla est à Cudillero. Les touristes espagnols affluent en ce jeudi de l’Ascension vers un des plus beaux villages d’Espagne. Vous n’avez qu’à vous imaginer; Florence et pierre quittent Gijon à bord de Néphyla pour Cudillero une petite navigation de 4h30 y arrivent justement ce jour là. Un amphithéâtre naturel recouvert de petites maisons colorées qui regardent ce minuscule recoin de mer protégé invite à la rêverie et au romantisme le plus courtois. Et comme ils l’espéraient au départ de Gijon, ils retrouvent leur nouveau « bateau copain » King Lyo avec Alphonse und Hilde, un couple de joyeux allemands…
Un voyage c’est l’occasion de découvrir plein de choses qui nous paraissent très lointaines dans notre quotidien (à juste titre souvent… rire). Un exemple ? La géologie. S’il y a un truc auquel on est pas obligé de faire attention, c’est bien la qualité du sous-sol sur lequel on marche. A part quand on fait les fondations d’une maison ou qu’on est agriculteur, on n’a pas à savoir grand-chose. Mais quand je voyage et que je découvre des formes absolument superbes d’une côte merveilleusement variée, qui tombe à pic dans la mer, qui se découpe dans le soleil couchant de mille manières, en ce qui me concerne, ça me fait me demander : « Mais bon sang de bonsoir mais qu’est ce que c’est comme terrain ici pour faire des replis comme ça ? » A Cudillero, ce sont des roches calcaires, des carbonates qui ont subi modifications durant les dernières années (un bon million d’années, des glaciations, la montée et descente des eaux, etc.), ces modifications s’appellent des karstifications. Oups, excusez du gros mot. J’ai lu tout un truc sur internet sur la région, la géologie, la chimie des roches. On peut dire que le paysage est franchement chouette !!!
Un voyage c’est aussi rêver et ressentir, laisser son imagination partir grâce à ce qu’on a sous les yeux. C’est parti. La lumière s’éteint. Vous êtes confortablement installé dans votre siège et le film commence. Pas de musique ni de générique mais on n’a aucun mal à reconnaitre le film qui va se dérouler. C’est un bon film. Un James Bond film. La première scène est comme d’habitude une poursuite. La mer est grosse et l’entrée du port qui tourne sec à tribord entraîne le voilier de Bond vers le gros rocher. Il ne peut maîtriser totalement le frêle esquif et vient se fracasser contre le bout de la jetée. Bond plonge pour éviter les balles de la vedette de la Guardia Civil qui lui colle aux basques (en Asturies… LOL).
Il ressort derrière le gros rocher à l’abri et grimpe avec peine sur le petit ponton recouvert de varech glissant. Bond aperçoit une voiture de police qui fonce rejoindre la vedette qui accoste entre les bateaux de pêcheurs. James profite du passage d’un bus de touriste pour disparaitre de l’autre côté de la rue. Il remarque dans un creux de la grande falaise un passage d’où l’eau s’écoule. Un tunnel étroit et humide va peut-être lui offrir une planche de salut. Bond court dans la pénombre. Il doit ressortir avant que ses poursuivants découvrent sa cachette, sinon il fera une cible facile, le tunnel est parfaitement rectiligne. Au moment où un policier tend le cou pour vérifier, James a bienheureusement disparu. Il est déjà en train de courir dans un dédale de ruelles tortueuses où il sait que personne ne pourra le retrouver, du moins pas immédiatement. Au détour d’une grande maison, il se cogne à une espagnole sur le pas de sa porte. Bond ne connait qu’une phrase dans la langue de Cervantes : « Donde esta la capitania ? ». La belle le regarde, sourit et lui ouvre sa porte. Bond est sauvé, le générique peut commencer.
Musique ! Tata tatata tata, tatata tata…
P&F
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