top of page
Photo du rédacteurFlorence et Pierre

Histoires de marins en sargasse

20 juillet 2024, Néphyla est au ponton d'Horta, aux Açores, c'est parti pour 15 minutes de lecture.

-          Marins en sargasse ? Ca ne veut rien dire !

-          Marins en herbe, si tu veux, j’ai donné la version marine de l’expression.

-          Tu trouves que le vocabulaire marin n’est pas assez prolifique ?

-          Il pourrait être plus protéiforme.

-          Incorrigible !

Un an de voyage nous aura fait rencontrer de multiples personnages qui ont vécu de multiples aventures. Je retrace ici celles qui m’ont le plus marquées, elles reflètent bien la diversité des possibles, la force de la nature et la beauté de l’âme humaine, le courage, la peur, la solidarité. Elles sont une part de la vie des marins. A tout seigneur, tout honneur, on commence avec le roi de l’Océan, craint par tous les marins.

Jean-Mi. Vous croyez que c’est Jean-Mi qui est le roi de l’océan ? MDR. Mais non, c’est son aventure que je vais vous raconter. La tête de Jean-Mi quand il va lire ça. Et la tête de Sandra… En fait c’est pour parler de la tête d’un Orque qui, au beau milieu de l’Atlantique a titillé de son énorme pointe noire et blanche l’arrière de Bohème, le bateau de nos amis. Quand on sait que les orques du détroit de Gibraltar coulent des navires en les grignotant par-dessous, on frisonne !!!

-          Des dauphins, dit Sandra, il y a des dauphins

-          C’est pas des dauphins, c’est des orques, répond Jean-Mi.

-          On va les filmer, je vais chercher la GoPro

-          Tu bouges pas, tu les regardes même pas

-          …

-          …

-          Ils sont partis

-          T'as vu où il était, il a sorti sa tête de l’eau pour nous regarder

-          Ouais, c’était beau et effrayant

-          T’as vu son œil ? Il nous regardait, il avait sa tête juste là, à même pas un mètre de la jupe du bateau

-          C’est comme s’il nous avait regardé

-          Tu as vu le noir et le blanc de son corps qui sortait de l’eau ?Pfff

-          …

-          Ils sont partis, là ?

-          Oui, je ne les vois plus.


Franck et Gemma, dont le métier est si dangereux qu’ils ne donnent jamais leur nom réel aux gens qu’ils rencontrent, ni l’endroit où ils sont à leurs proches pour ne pas être repérés. Ils courent, dans leur vie professionnelle, après des vrais gros méchants, trafiquants de drogue internationaux. Travail admirable, s’il en est. La vie dans leur voilier est si calme. Gemma aux fourneaux, Grace la grande fille à ses études dans sa chambre, Hugh qui balancent son petit frère Johnny au bout d’une drisse et le laisse tomber dans l’eau du port avec de grands cris, Franck qui me regarde bricoler et qui s’approche :

-          Tu sais Pierre, il y a un dicton chez nous en Irlande

-          Un dicton de marin ?

-          Oui. Si tu te poses la question de prendre un ri ? Prends un ri.

-          Ok.

-          Si tu te poses la question de renvoyer le ri ? Va prendre le thé.

Prendre un ri, c’est réduire la surface de voile pour l’adapter au vent plus fort. Florence le savait déjà. Maintenant pour moi, cet adage irlandais fait parti de nos navigations.

Vous travaillez pour un monde meilleur, merci Franck et Gemma.


Anton et Vesna : A notre arrivée au Cap-Vert, cela faisait déjà 7 jours que nous naviguions en flottille avec Mala, le bateau de nos copains slovènes Anton et Vesna et Doo-It barré par André et Sophie. Vesna nous a tous invité sur leur bateau pour un apéritif. Ce n’est pas l’histoire dont je veux parler ici, même si elle vaut son pesant de cacahuètes, de bouteilles de vin, de rhum, de bière et autres… bref. Anton lâche ce soir là, à la faveur d’une belle humeur, sa méthode pour les grandes traversées. Comme il a déjà fait une fois et demie le tour du monde, on l’écoute ! Anton prépare le bateau pour la nuit en fonction des vagues, du vent, de la météo à venir, allume les alarmes et va se coucher. Si ça ne sonne pas, il dort huit heures. Si ça sonne, il sort la tête dehors, analyse le problème et suivant le cas, corrige le cap, évite un navire, règle les voiles et… va se recoucher pour finir sa nuit. Anton et Vesna viennent de traverser pour la deuxième fois l'océan Pacifique. Bon vent à eux.


Molécule. Ce n’est pas le nom d’une personne mais d’un bateau. Molécule est barrée par trois jeunes femmes, Thiphaine, Flore et Marine, respectivement 22, 22 et 27 ans. Nous les avons rencontrées sur le ponton au Cap-Vert, juste avant de traverser. Nous les avons revues en Martinique, en Guadeloupe et aux Açores. A l’heure où je commence ce blog, elles sont à 1000 km de toute terre émergée, entre Pointe à Pitre et les Açores, à l’heure où je fini ce blog, elles sont entre Faial et Le Crouesty. Bon vent Molécule. Nous avons rencontré quelques bateaux skippés par de jeunes femmes. Il semblerait que la jeune génération sur l’eau soit beaucoup plus féminine que la notre. Je pense ici à nos prédécesseures Globevogueuses sur un Felling 1090, bateau identique au notre. Je pense à Anna et Malin qui vivent sur un feeling 36 depuis 4 ans. Je pense à Annah qui milite pour ses idées LGBT qui vit sur un minuscule voilier et accueil des co-navigateur/trice pour partager sa passion. Nous faisons la connaissance d’Anouk et Lola. Je pense à toutes ces bateaux-stoppeuses croisées à La Rochelle, en Espagne, au Portugal, Porto Santo, etc. qui veulent embarquer pour découvrir la mer ou simplement aller de l’autre côté de l’océan d’une autre manière. Je pense surtout à Akiloë et Manon qui ont fait la transat retour avec moi sur Néphyla. Je pense enfin à Stix, paragraphe suivant.


Chloé naviguait sur Stix. Un projet de femmes sur un bateau pour partir sans date de retour. Depuis La Rochelle, Chloé prépare tout, forme ses 4 co-navigatrices, passe par La Corogne, les Açores, Madère et les Canaries et commence une traversée de l’Atlantique. A bord, Anouk que nous connaissons déjà et aussi Caroline, Leila et Aurore. Deux jours direction sud depuis les Canaries et soudain patatras, un hauban casse. Il n’y a pourtant pas beaucoup de vent et le gréement est neuf. Réparation de fortune et retour doucement en faisant pencher le bateau du bon côté pour ne pas que le mat tombe. Un peu pus tard, Patatras, deuxième hauban cassé, le mat tombe. Pleurs et grincements de dents. Le moteur marche tant bien que mal mais réussi à ramener le bateau et l’équipage à El Hierro, le port des Canaries le plus proche. Le mat, les voiles et tous les haubans sont eux, au fond de l’eau. Pourquoi ?

Chloé sur la longue route du retour trouve par hasard sur le pont de son bateau une des pièces défectueuse d’un des haubans. (Chloé à El Hierro me l’a montrée, je l’ai vue de mes yeux). Un hauban neuf ne doit pas casser comme ça. Un coup de fil et une photo de ladite pièce à la société de gréement de La Rochelle suffit à ce que le responsable de la catastrophe soit identifié. Histoire terrible, qui fini partiellement bien. Anouk a trouvé un autre bateau et l’amour. Elle navigue dans les Caraïbes vers la Guyane en ce moment. Caroline a trouvé 2 bateaux consécutifs pour traverser. Leila et Aurore ont également trouvé un embarquement sur le bateau voisin de notre ponton de la Goméra. Le monde de la voile est tout petit. Pour Stix et Chloé revenues à La Rochelle par cargo, l’aventure est maintenant entre d’autres mains, administratives, déclaratives, financières, expertes, les assurances, etc.

Mohamed et le Barracuda. Nous nous sommes rencontrés à Puerto San Miguel, Ténérife, un voisin de ponton là encore. Momo a traversé 15 jours après nous, sans difficultés particulière. Un bisou en Martinique et le voilà parti en Guadeloupe. Trois mois plus tard, nous y sommes également et on se retrouve. Momo et moi allons nager, plonger et pêcher au harpon en apnée dans les eaux du littoral. Je débute et il m’explique. Avec ses deux potes, nous voilà parti à la pointe des châteaux, à l’est, tout au bout de l’île de la Guadeloupe. Le temps est favorable, les vagues petites, le courant faible, combinaison, gants, palmes, masque et tuba, tout est là. Deux minutes ont suffit à ce que je rencontre un gros poisson. Fasciné par cet animal qui me toise à une toise (1.8m), je le harponne. Touché !!

Aussitôt Mohamed qui a vu la scène nage vers moi et m’interpelle :

Mais t’es fou Pierre, tu m’as fait peur, jamais on tire sur un barracuda !!

- … Heu

- Il aurait pu te blesser, tu l’as vu t’attaquer ? il t’a sauté dessus

- Oui, je l’ai vu sauter au-dessus moi, il est parti puis revenu puis le harpon s’est décroché

- Heureusement, s’il te bouffe, tu pars à l’hosto.

- ... Ok

- Un barracuda, c’est plus dangereux qu’un requin, ça attaque, ça mord

- ... Je ne savais pas

- Tu demanderas au copain qui s’est fait manger sa palme en carbone. Il lui a cassée en deux

- … Je ne recommencerai plus, promis

- En plus le barracuda, c’est toxique, ça a la Ciguatera.

 

La ciguatera est une forme particulière d’ichtyosarcotoxisme, aucun jeu de mot caché avec le sarko toxisme, pourtant, ce n’est pas l’envie qui me manque…


Alfons und Hilde sur King Lyo. Il est des personnes avec qui le courant passe tout de suite, qui vous marquent, avec qui tout est évident. Nos amis allemands sont devenus notre premier bateau copain, connus à Gijon, première étape et suivi sous forme de tandem jusqu’à La Corogne. Nous nous écrivons, nous passons du temps au téléphone, nous prenons des nouvelles un an plus tard. Des amis de bateau. Wunderbar, unglaublich, virklich toll ! Danke


Dominique Meynadier a réalisé la traversée de l’Atlantique en solitaire à la rame depuis la Goméra aux Canaries, où nous avons fait sa connaissance, jusqu’à Antigua dans les Caraïbes (3000 miles, 4800 km) en 62 jours. Environ 1.5 millions de coups de pelle dans l’eau, un nombre incalculable de retournements, une blessure le deuxième jour, etc. Dans le même registre, la même course, Mel la hollandaise, rameuse solitaire avec qui nous avons également échangé. Si ça ce n’est pas un truc de fous !


Alain et Danielle sur Ariel, le plus beau Feeling 1090 du monde. Il y a de quoi être jaloux de l’intérieur de leur bateau, je peux vous l’assurer. Rénové, tout beau, rutilant, les boiseries, l’aménagement, etc. On a lu sur le site technique de tous les « Feeling » des astuces réalisées sur Ariel, on les a croisés dans les Asturies, en Galice, au Portugal. Le plus beau, je vous dis. Ils sont en Méditerranée et voguent, voguent…


Lionel et Odile, notre premier coup de cœur et coup de bol (et coup à boire…). Ca se passe comme ça, on est voisin de ponton, on bricole ensemble, on se prête des outils. Par hasard on se retrouve au resto, voisins de table. Alors on mange ensemble et on continue la discussion dans leur bateau. Lionel raconte comment son bateau a un jour pris feu et comment il l’a entièrement refait, comment lors de sa traversée pour venir à Gijon,  pendant une pétole (pas de vent) dans le golfe de Gascogne, il a été en panne de moteur et donc tiré pendant 30h par un copain. Le récit de leurs aventures et de leurs amours se termine tard dans la nuit, hips. Heureusement, nous sommes voisins de ponton. Odile nous suit sur les réseaux sociaux, fidèle lectrice depuis un an.


Avec Véronique et François de Ti Mango, nous avons fait la plus belle fiesta du voyage. A Porto Santo, l’île est toute petite et les réjouissances rares, nous avons eu la chance de tomber la semaine de la fête du village. L’ambiance portugaise parle bien à Jean-Mi qui connait les danses folkloriques portugaises. Quelques bières plus tard, le voilà parti à entraîner tout le monde, moi-même, puis François et Véronique, Florence, Sandra bien sûr, mais aussi tous les vieux et les jeunes du village qui sont là. L’ambiance monte, tout le monde tourne et se donne le bras. Une centaine de personne dansent ! Une bonne heure de chansons locales et de folles farandoles. Véronique et François nous inviterons le lendemain sur Ti Mango pour partager le « bolo do Caco », la spécialité culinaire de Porto Santo, Véro le prépare divinement bien. On a bien rigolé, ce soir-là aussi, à cause du rhum, notre premier planteur, je crois. The first but not the least.


Thierry le Floch, rencontré à La Goméra et revu au Marin après sa traversée. Il reste pour moi un gars qui, si nous avions eu du temps, aurait pu devenir mon ami. Une complicité naturelle non forcée et des intérêts communs sur des sujets qui me touchent, la mer, la voile et surtout l’écologie. Qui sait si nos routes ne vont pas se croiser de nouveau ? Merci pour tes palmes, elles me meuvent. (Que cette phrase est laide !).


Patrick sur Bémaël. Gros dossier ! Patrick est le plus chic type qu’on a rencontré, d’après Florence. Elle insiste sur ça à chaque fois qu’on parle de lui. Bref, notre rencontre date de Porto Santo puis de Madère, Quinta do Lorde exactement. A bord du bateau vert, il y avait un jeune gars nommé Hugo qui attrapait tous les poissons qu’il voulait. Intéressant ! Sur Bohème, le bateau de Sandra et Jean-Mi, à la faveur d’un apéro, nous faisons connaissance avec Alexis, Francis, Hugo et Patrick, le capitaine. Le courant passe. On se recroise, on se balade ensemble, on mange ensemble sur la falaise inoubliable de Sao Lourenço. Traversée vers les Canaries, Graciosa où l’on retrouve toute la troupe, puis Marina Rubicon sur Lanzarote où nous passons des soirées à regarder la coupe du monde de rugby (et boire des trucs dont j’ai du mal à me souvenir du nom…). Nous (Néphyla et Bohème) partons vers Fuerteventura et Bémaël, le bateau de Patrick part directement vers Gran Canaria, on se retrouvera plus tard…

Sauf que le destin n’en a pas décidé ainsi. Pas aussi simplement en tout cas. Nous nous sommes revus et nous nous reverrons, oh ça oui, nous visiterons Gran Canaria, ses plages et le cœur de ses volcans, ses villages, sa capitale, ses ports et ses restos. Mais Bémaël est arrivé à Gran Canaria dans de drôles de conditions. La navigation se passait bien, la distance impliquait de passer une nuit en mer, a priori facilement, bon vent, mer calme. En pleine nuit, soudain, la barre est toute molle. Plus de safran ! Ce qui dirige le bateau vient de se casser et tomber au fond. Pour les non-connaisseurs, c’est un peu comme si, en voiture, on n’avait plus de volant. Après un appel de détresse à la radio VHF, les secours sont organisés et une vedette arrime Bémaël qui sera remorqué et atteindra Las Palmas, tout le monde sain et sauf.

Patrick va renoncer à traverser l’Atlantique avec ses copains, va se battre pour faire fabriquer un nouveau safran, le faire livrer, le monter, pour enfin pouvoir repartir plusieurs mois plus tard avec Hugo et bientôt revenir en France. But « the thrill is gone », comme dirait B.B. King. Le frisson n’est plus là et l’étincelle qui brillait dans les yeux de tous à Lanzarote à l’idée de traversée s’est éteinte à bord du bateau vert. Hugo m’a appris à pêcher la seiche au harpon. Coucou à Alexis et Francis pour leur bonne humeur, leur énergie. Merci à Patrick pour ses conseils de chef de bord, son humilité, sa modestie, sa gentillesse, sa compréhension et sa finesse dans les relations. A bientôt en Bretagne !


Daniel. Ancré juste devant nous à Marie-Galante, il nous a gentiment invités en tant que voisin de mouillage à prendre une bière et nous avons causé pendant plus d’une heure. Soudain, il raconte une histoire que nous connaissons déjà. Nous avons en fait connu Daniel à l’île d’Yeu il y a 5 ans. Sa tête me disait bien quelque chose. Il nous avait conté son histoire d’un démâtage lors d’une transat retour il y a 5 ans. Il était resté 9 semaines en mer, seul avec un gréement de fortune fabriqué avec les restes de mat et voiles qu’il avait pu sauver, vivant de sa pêche et économisant l’eau et le gazole. Son aventure avait fait l’objet d’un article dans le magazine « Voiles et Voiliers ». Daniel est reparti faire un deuxième tour de l’Atlantique, nous lui souhaitons une meilleure transat retour cette fois-ci.


Mathias et Pauline sur Pingouin. Vous ne connaissez pas Pingouin ? Le bateau est un Imoca à dérive. Sa première skippeuse a été Catherine Chabaud, le bateau a remporté la FastnetRace, excusez du peu et fait le Vendée Globe avec elle, puis d’autres courses, d’autres skippers, donc 4 (ou 5 ?) tours du monde avec Tanguy de La Motte, Romain Atanasio et bien sûr Alexia Barrier lors du Vendée Globe 2019/2020, la course qu’elle fini, en rempant puis à genou, avec une fracture de la colonne vertébrale. La discrétion et la modestie de Mathias est absolument remarquable pour un skipper qui pourrait en remontrer à plus d’un. Ils vont partir faire un bout de transat retour de Faial aux Açores vers Lorient en 5 jours. Ca laisse rêveur, pour nous il faudrait sans doute 13, 14 voire 16 jours de navigation. Mathias raconte, quand on lui demande des histoires de marins, comme la fois où il s’est fait manger un safran par un orque, ben oui, pourquoi pas… ! Il a un sourire un peu espiègle et très doux quand il parle de la mer.


André et Sophie sur Doo It. Mon ami. André, nous avons traversé l’Atlantique, quand même, Sophie et toi, Jean-Mi et Sandra, Florence et moi. Je pose le stylo et réfléchis à cette petite phrase écrite si facilement aujourd’hui. Toi qui a appelé Doo It ton bateau pour un jeu de mot interne à ton couple mais aussi parce que ton objectif était bien de Traverser, c’était ton rêve de gosse. Tu l’as fait. Bravo. Nous nous sommes soutenus tous les jours, deux fois par jour quand le réseau passait en mer si loin de tout, quel chance d’avoir à notre disposition ces nouveaux moyens de communication. Bien sûr en filigrane, je pense à Jean-Mi que nous avons accompagné durant sa traversée et qui a fait de même avec nous. Les échanges entre « marins et marines » sont tellement importants. Je viens de nous qualifier de « marins et de marines ». Nous le sommes, un peu, le CV s’allonge mais la modestie doit rester. La mer est notre élément, indomptable.


El Hierro Gang.

Je pourrais ajouter plein de longues discussions et plein d’aventures vécues, Thomas et Merce le voilier de La Gomera, les 4 de Dream of Alexandra qui ont bouclé leur tour de l’Atlantique, Franck et son Rackam de La Rochelle, Jacques vu à l’île d’Yeu et St Denis le jour du départ, James et Béatrice de La Corogne, Paul et Flore sur leur Dufour 35, Lola Et Jouls du « gang » créé à El Hierro et croisés de si nombreuses fois depuis. Combien de merveilleux souvenirs et d’histoires qui me reviennent en tête. Je rajoute à la liste Eric et Sylvie sur Kribi que nous venons de croiser pour la n’ième fois, n’ième soirée, n’ième récit de leur aventures et des nôtres, récits croisés. Presque à chaque ligne, j’ai envie de rajouter Jean-Mi et Sandra, avec qui nous avons fait route commune depuis Baïona en Espagne jusqu’en Martinique, nous avons partagé tant de choses. Hier soir nous leur avons envoyé une photo d’Eric, Sylvie, Marco, Florence et moi sur Kribi pour un n’ième apéro. Bisous.


Et pour finir, Jean-Mi et Sandra sur Bohème (encore). J’avais oublié une petite histoire de transat. Tout va bien pour eux, après 15 jours de kalima, ce vent chaud et sec venu du Sahara chargé de sable qui obscurcit tout, Bohème est maintenant empétolé au plein milieu de l’océan. Plus de vent. Bateau à l’arrêt. Les voiles claques, Jean-Mi les enroule. 5 jours à pester contre Eole et ses humeurs de jours de grève. Se sont-ils ennuyés, nos deux tourtereaux ? Que nenni. Ils ont inventé une activité façon Fort Boyard. L’hélice est bloquée. C’est un classique me direz-vous, cela nous est arrivé 2 fois à Florence et moi sur Néphyla. Mais eux, ils ont pimenté le petit jeu. Petit film pour rire un peu…

Quand Jean-Mi constate que l’hélice est bloquée, courageusement, il dit à Sandra de plonger (… !) Jean-Mi a horreur de l’eau salée. MDR. Il ne trempe que le bout de ses pieds à la plage. Je me moque, mais c’est presque vrai. Sandra voit le problème, un amas dense de filet de pêche gros comme un sac de sport qui entoure l’hélice. Elle prend un grand couteau et plonge pour couper le filet. C’est difficile, d’autant que l’hélice est au milieu du bateau, pas très profonde mais à 2m du bord de la coque. AIE AIE AIE !!! Sandra vient de se couper méchamment le doigt. Elle remonte vite fait, persuadée que les requins vont arriver, attirés par l’odeur du sang.

-          Coupure pub. (Humour noir). Suspens…

Alors, comme dans un bon thriller, c’est le héros, le dernier, le seul encore capable, l’unique survivant s’il réussit l’exploit, qui va plonger et couper le filet. Une heure et demie plus tard, c’est chose faite. Et dire que Jean-Mi ne veut pas se baigner, il attendu, pour se faire remarquer, qu’ils soient à 1000km de l’arrivée et qu’il y ait 3000m de fond. Il est taquin quand il veut. Rire.


P & F



69 vues1 commentaire

Posts récents

Voir tout

1 bình luận


Jean Claude Boutet
Jean Claude Boutet
22 thg 7

Merci pour cet aperçu de vos aventures.

A bientôt à La Rochelle ⛵😉😘

Thích
bottom of page