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Photo du rédacteurFlorence et Pierre

Engagez-vous qu'ils disaient !

Néphyla n’est plus au ponton, Néphyla n’est pas ancrée ni amarrée. Néphyla n’est nulle part précisément. Néphyla est « en vol », comme je dis toujours.


Nous naviguons toutes voiles dehors vers le Sud, au cap 223, vers l’archipel de Madère. On n’a plus ni les petites roulettes de nos petits vélos, ni les bouées accrochées aux bras de quand on apprend à nager. On est dans le grand bain. Et le bain il est grand ! Et si on avait mis juste une goutte de savon, il y aurait une de ces mousses, croyez-moi. Le vent et les vagues sont au rdv. Retour sur les quelques heures précédentes :

Néphyla est au Porto Recreio d’Oeiras, dans l’estuaire du Tage, près de Lisbonne, au Portugal. Nous avons été faire un tour avec Néphyla et emmené nos amis de Bohême (Jean-Michel et Sandra) pour découvrir Lisbonne depuis le Tage. La vue est magnifique, le grand pont suspendu, les nombreux monuments qui longent le fleuve, la tour de Belem, le Monastère de Jéronimo, La cathédrale, le Castello dans les hauteurs et enfin grandiose, la Place du Commerce, emblème de la Lisbonne des siècles où le Portugal et sa capitale étaient propriétaires de la moitié des terres à découvrir, souvenez-vous de Bartolomeu Diaz, Vasco de Gama, Magellan et d’Henri le Navigateur (qui n’a jamais navigué, ohé ohé).

Nous avons aussi été visiter un des endroits les plus surprenant qu’il m’est été donné de découvrir architecturalement, je veux parler de Sintra. Une demi-douzaine de châteaux, demeures, constructions, palais, etc. tous plus originaux et plus étonnant les uns que les autres, certains ésotériques...

Il faudra que j’écrive un texte sur Sintra, je vous mets juste l’eau à la bouche ici. En attendant, aujourd’hui, l’eau est salée et on a qu’à ouvrir la bouche pour que les embruns qui nous fouettent nous rappellent à chaque claque le goût du sel, l’immensité et la puissance de la mer.

Vous vous souvenez du Tour de Gaule d’Astérix ? Un légionnaire du camp retranché romain de Babaorum qui en a plein le dos de prendre des baffes nous prend à témoin et clame : « Engagez-vous, qu’ils disaient, vous verrez du pays, qu’ils disaient ». Et bien notre voyage vers l’archipel c’est cela, c’est engagé. Et enfin, au bout de 4 jours et presque 4 nuits, nous arrivons devant l’île de Porto Santo, la bien-nommée. La traversée sur Néphyla nous a apporté à peu près ce à quoi on s’attendait. De la fatigue (les nuits sont des nuits de garde, comme dirait Florence), du plaisir de naviguer loin des côtes à deux bateaux (on a toujours été assez proches de nos amis de Bohême, ça c’est chouette) et un peu d’estomac barbouillé au début, il fallait s’en douter.

Vous avez déjà entendu parler des 4F ? Non ? Et bien je vous résume. En mer, on a envie de vomir quand les 4 F sont là. Faim, Frousse, Froid, Fatigue. Alors on se couvre bien, on ne part pas quand la mer pourrait nous faire peur, on mange souvent et des trucs faciles et digestes et pour finir on dort dès que l’on peut pour bien tenir le coup. Avec Florence, nous nous relayons la nuit dans la couchette de quart… et aussi le jour, plusieurs siestes plus petites mais bien réparatrices. Le vent, les vagues, la cartographie, la météo, la nourriture, les dodos… Notre vie rythmée très simplement. Ah oui, il y a aussi pipi. Je précise car au début de chaque grande navigation, c’est toujours un souci. Il faut descendre dans le bateau, se déshabiller, faire pipi, pomper pour vider les toilettes, se rhabiller, remonter et finalement ça dure un peu et on est moins bien dedans que dehors à l‘extérieur. Voilà, vous savez tout. LOL.

Mon dernier quart sur Néphyla, je m’endors et Florence prend la barre. Je sais que quand elle va me réveiller, la petite lumière intermittente qui fait trois flashs à 15 secondes d’intervalles que je vois entre deux séries de vagues se sera transformée en phare, en île, en rocher qu’il faudra contourner par l’est. Exactement ça. Deux heures après : « Pierre ? On arrive tout près là, il faut que tu montes ». Le rocher est là, à 2 miles (3km). Bohême est dans notre sillage à 20mn derrière, Florence a suivi le trait sur notre cartographie, l’arrivée devrait être comme prévu, à 4h30 du matin. Il va rester à découvrir les alentours du port la nuit, bien regarder les autres bateaux déjà au mouillage, trouver un petit coin de sable pour poser la pioche (jeter l’ancre). Une demi-heure plus tard, c’est fait. Néphyla nous amené plus loin qu’on a jamais été. Nous sommes en sécurité, sereins, alors nous allons nous coucher.

Le lendemain, l’eau est si chaude et notre envie de nous baigner si grande que l’on sort vite les maillots, les masques et les palmes. On voit le fond depuis le bateau, alors avec un masque on en profite pour vérifier notre ancrage pour 15 jours. On va pouvoir partir visiter notre nouveau monde.


P&F.

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1 Comment


Jean Claude Boutet
Jean Claude Boutet
Sep 17, 2023

Ne pas oublier le 5eme F du vrai marin, la Foif, surtout à l'escale bien sur ....

Bises à vous deux 😘🥰

....


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