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Photo du rédacteurFlorence et Pierre

La grande traversée.

Pour le blog cette fois-ci, vous avez le choix entre tout lire (pfff c’est long !!) ou bien seulement la version Eric Tabarly, celle de Victor Hugo, en alexandrins évidement grandiloquente, la version B. Moitessier, navigateur écrivain, forcément plus complète, centrée sur le voyageur, la version B. Lavilliers, ma préférée car il est comme moi, poète, écrivain, chanteur, voyageur, au charme fou et à la voix chaude, tout mon portrait… LOL. Il y a même une partie en espagnol que pourrait chanter Sting, je finalise la musique à base de Samba, je vais lui envoyer la bande originale, on ne sait jamais.


Note : Je me suis fait un peu aider par mon nouvel ami, IA.

Façon Eric Tabarly

La grande Traversée

Je suis content d’être arrivé, il y a eu du vent de face et aussi du vent portant. Je ne savais pas qu’il y avait une dépression.


Façon Victor hugo

Les Chants de Néphyla

Des îles des Açores, où le ciel se marie

Sur les flots azurés, Néphyla a vogué.

Florence et Pierre avec Jérémie cette fois-ci,

Nous avons traversé les mers, sans jamais nous lasser.

Jérémy, Québécois, aux fourneaux habile,

Nous régalait de plats simples et savoureux.

Pâtes carbonara, omelette, un délice,

Et grilled cheese, spécialité américaine.

Sous un soleil de plomb ou sous une lune pâle,

Nous avons navigué, sans carte ni compas.

Les vents du large, les vagues et les embruns

Ont fait de notre vie un roman sans fin.

Hisser la grand-voile, reprendre du génois,

Barrer de nuit, sous un ciel étoilé,

Surfer les vagues, tel un oiseau de mer,

Telles étaient nos tâches, jour après jour.

La nuit, Néphyla bercée sur les flots,

Nous embarquait au rythme de ses voiles.

Les étoiles, scintillantes, étaient nos phares,

Guidant nos pas vers des horizons nouveaux.

Les dauphins, joyeux, sautaient autour de Néphyla,

Tandis que les oiseaux planaient, chantant leurs mélodies.

Nous avons croisé des tortues, paisibles géantes,

Une baleine pilote et son petit, majestueux.

Pêché deux bonites, que Jérémy a cuisinées,

Un régal pour nos palais, un mets délicieux.

Mais la tempête est venue, avec toute sa fureur,

Semant la désolation l’angoisse et la peur.

Le ciel noir s'ouvrait, les éclairs dansaient,

Et les vagues, en montagnes, nous emportaient.

Nous avons lutté, cramponnés à la barre,

Contre les éléments, si violents et cruels.

La mort nous a frôlés, mais nous avons survécu,

Grâce à l'espoir qui nous animait tous trois.

Enfin, Baiona, port de nos désirs,

Nous a ouvert ses bras, après tant de tourments.

Nous avons accosté, les cœurs remplis de joie,

Et célébré notre victoire, sous un ciel radieux.

Ainsi s'achève notre épopée maritime,

Un chant d'amour pour la mer, sublime.

Nous avons traversé les océans, les mers,

Et découvert en nous, des profondeurs insondables.

Façon Bernard Moitessier

Extrait du journal de bord du Néphyla - Septembre 2023 –

15 septembre

Ponta Delgada et São Miguel s'éloigne à l'horizon dans le soleil couchant, un point noir qui s'efface peu à peu. Florence et moi, Duocéanique reformé sommes accompagné de Jérémie pour cette fin de transat, notre jeune acolyte québécois rencontré sur les pontons Açoriens. Nous entamons une nouvelle aventure à bord de Néphyla. Les sensations sont vives : le vent dans les cheveux, le bruit des flots qui clapotent contre la coque, le goût du sel sur les lèvres. Jérémie nous régale déjà de ses talents de cuisinier. Un petit goût de paradis, avant que la mer ne nous rappelle ses lois.

16 septembre

Premier contact avec la vie sauvage. Une baleine, immense et puissante, surgit à bâbord. Son souffle, chaud et humide, nous enveloppe. Nous en ressentons une émotion primitive, un lien invisible se crée entre l’homme et cet animal. Nous notons dans le journal de bord : "Baleine observée à 10h32, vent force 4, mer belle. Comportement paisible."

Belle nuit passée sous un ciel étoilé. Nous avons franchi le 38ème parallèle nord. La mer est calme, le vent léger nous accompagne vers l'est. J'ai pris un long moment pour admirer la voûte céleste, un spectacle grandiose qui m'a rappelé la petitesse de notre navire face à l'immensité de l'océan.

17 septembre

Journée consacrée au moteur. Le vent est tombé et le peu qu’il reste souffle de face. Nous progressons lentement, le nez dans les embruns. Enfin un peu de vent de nord ! Une brise de 8 nœuds du 350 nous pousse vers l'est. Nous avons hissé la grand-voile et le génois, le bateau glisse sur l'eau, Jérémie a bien ajusté les écoutes. Florence profite de ce moment de navigation pour prendre un peu de soleil sur le pont. Nous remarquons deux tortues marines qui croisent notre route. Lentes et gracieuses, elles glissent dans l’eau d’un bleu à la fois lumineux et sombre. Nous réduisons la vitesse, fascinés par ces créatures ancestrales. Je lâche doucement la barre, laissant le bateau suivre leur rythme.

18 septembre

Plus du tout de nord dans notre vent, il fraîchi à 16 nœuds mais tourne au 030. Nous avons réduit la voilure et pris un ris dans la grand-voile. La mer est un peu agitée, le bateau tape de temps en temps contre une vague plus grosse. Nous avons mis le pilote automatique en « mode vent ». Florence se sent mieux. Le mal de mer qui l'avait empêchée d’en profiter les premiers jours s'estompe peu à peu. Elle reste cependant à l'écart des fourneaux, préférant profiter du calme et de la vue dans la journée et tenir fidèlement son quart de 21h à minuit. Jérémie, désormais familier avec les manœuvres de Néphyla, se révèle un équipier précieux. Quant à moi, je dors sur mes deux oreilles, bercé par le roulis du bateau. Nous trouvons notre rythme, notre équilibre.

19 septembre

Route plein est, nous avons franchi le 17ème méridien atlantique. Jérémie a pris un ris dans la grand-voile pour adapter la voilure à la force du vent. Je savoure le fait d’avoir embarqué à nos côtés un jeune et fort gaillard qui manie la manivelle de winch à ma place laissant mes douleurs aux épaules n’être que de courts épisodes.

20 septembre

Le vent persiste au 030 pour 14 nœuds. Toujours pas de nord dans notre est ! Nous conservons la même configuration de voiles. La mer est toujours formée, mais le bateau avance à bonne vitesse. Nous sommes un peu frustrés de ne pas pouvoir progresser plus rapidement vers notre destination mais la mer est belle et le soleil brille fort. Nous profitons de ces moments de calme pour observer la mer et soudain, des dauphins nous accompagnent par dizaines. Ils dansent dans le clapot, sautent et plongent avec une agilité incroyable. Nous les voyons surfer sur les vagues de proue comme pour nous saluer. Ces rencontres nous dérident les zygomatiques.

21 septembre

De nouveau des dauphins tachetés, encore par dizaines ! Toujours pas de nord ni de sud dans notre est ! Les jours passent, rythmés par les quarts, les manœuvres et les repas. Hisser la grand-voile, prendre des ris, barrer, régler le génois... chaque geste est une invitation à se reconnecter avec l'élément marin. Pâtes carbonara, omelettes, grilled cheese... De quoi réconforter les corps et les esprits. Une fois de plus le vent faiblit, nous obligeant à utiliser le moteur pour progresser. Les calculs de consommation sont alors primordiaux. Chaque goutte de gazole compte car nous ne savons pas avec certitude quand nous croiserons de nouveau des vents favorables et une grosse dépression pointe son nez sur nos fichiers météo des jours à venir.

22 septembre

Un gros mammifère et son petit évoluent près de notre route. Nous observons leur ballet, émerveillés par ce spectacle de la nature. Le petit, plus joueur, s'éloigne parfois de sa mère avant de revenir vers elle. Un moment de grâce. Arrivés à destination nous regarderons sur internet pour vérifier notre hypothèse sur la véritable nature de ces créatures que nous supposons être des baleines pilotes. La course continue, la dépression regarde notre tableau arrière de bien trop près à mon goût.

23 septembre

Journée marquée par une rencontre rapprochée avec le monde de la marine marchande. Nous avons croisé pas moins de 22 cargos, tous dirigés dans l’axe du dispositif de séparation du trafic maritime de La Corogne, plus au nord. Nous nous rapprochons de la civilisation incontestablement. Ces mastodontes de métal qui semblent flotter sur l'eau avec une indolence déconcertante nous ont impressionnés. Florence, en particulier, a eu quelques sueurs froides lorsque deux d'entre eux, dont un de plus de 400m, ont croisés notre route face à face de très près en même temps. Jérémie et moi la comprenons parfaitement : ces géants des mers sont intimidants, surtout lorsqu'on navigue sur un petit voilier.

24 septembre

La dépression annoncée s’approche, le ciel se couvre, le vent monte en puissance. Nous réduisons la voilure d’un puis de deux ris. La mer se déchaîne, les vagues déferlent sur le pont nous aspergeant d'eau salée. Le baromètre chute, l'anémomètre s'affole. Les derniers milles sont les plus éprouvants mais nous tenons bon. La dernière nuit cumule les difficultés. Au matin, les premières lueurs laissent entrevoir la côte de la ria de Vigo : Baiona en vue ! Le port s'ouvre à nous, accueillant. Nous avons traversé l'océan, affronté les éléments et nous en sommes revenus plus forts. Cette aventure restera gravée à jamais dans nos mémoires.


 


Façon Bernard Lavilliers

Rêves de marin


Marin de rêves, navigue harmonieusement

A la recherche d'un port, où repose mon âme

Dans les vagues de la mer, mon corps s'abandonne

À cette passion que la vie m'a donnée

 

Marinero de sueños, navegación armoniosa

Buscando un puerto, donde descansarse el alma

En las olas del mar, mi cuerpo se abandona

A esta pasión que me alegra la vida

 

Les îles de feu s’éloignent dans la brume matinale. 

L'Atlantique, le grand tapis bleu, s'étend à perte de vue 

Néphyla, galion des temps modernes

Fend les flots d'une grâce sauvage

 

Les Açores, terre de volcans endormis, de marins aguerris

Nous ont offert un adieu chaleureux

Tasca gouteuse, hortensias sulfureux

Faro do Arnel, dernier regard, archipel enchanteur

 

Le vent d'ouest nous a abandonné, compagnon de toujours

 Gonfle nos voiles, fait les claquer comme des drapeaux de victoire

Le ciel sur nous comme une toile où se mêlent les gris du matin

Les bleus profonds enfouis au fond des cœurs marins

 

Sur le chemin des galions chargés d’or

Vers Baiona, vers l’est et vers le nord

Mille Sabords Néphyla, le vent monte, où vas-tu ?

Vers quel abime obscur voguent nos âmes perdues ?

 

Marinero de sueños, navegación armoniosa

Buscando un puerto, donde descansarse el alma

En las olas del mar, mi cuerpo se abandona

A esta pasión que me alegra la vida

 

Les nuits étoilées sont peuplées de rêves étranges

De ports lointains et de femmes aux yeux noirs

Nous naviguons guidé par les étoiles et par notre instinct

La boussole, notre seul talisman, n’indique que le nord

 

Avons croisé des baleines, qui semblaient nous saluer en soufflant. 

Avons vu le soleil se coucher, peignant le ciel de mille arcs-en ciel

Avons senti la pluie sur notre visage, douce et cinglante

Chaque instant est une aventure, chaque vague une nouvelle chanson

 

Marinero de sueños, navegación armoniosa

Buscando un puerto, donde descansarse el alma

En las olas del mar, mi cuerpo se abandona

A esta pasión que me alegra la vida


Baiona, promise, dans la brume madrugadale

Ses remparts d'un passé glorieux nous sont familiers

Gijon, A Coroña, Porto Santo, Rubicon

A chaque port, une nouvelle histoire, Horta !

 

Nous sommes arrivés, mais le voyage continue

Vers La Rochelle et ses deux tours

La communauté des matelots nous attend

Hisse le grand pavois, le retour

 

Marinero de sueños, navegación armoniosa

Buscando un puerto, donde descansarse el alma

En las olas del mar, mi cuerpo se abandona

A esta pasión que me alegra la vida

 Je suis un marin, un vagabond des mers

Un enfant du vent, perdu dans l’univers

Elle est une marin, une vagabonde des mers

Une enfant du vent, perdue dans le même univers

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